La restauration des vitraux de l'église Sainte-Thérèse de Boulogne (92) a démarré grâce au Crowdfunding

Témoin unique de l'architecture des années 30 et labellisée « Patrimoine du XXème siècle », l'église Sainte Thérèse présente d'exceptionnels décors figuratifs, en particulier de Jean Lambert-Rucki. Construite à partir de 1925, elle s'élève alors dans un quartier populaire en forte expansion autour des blanchisseries industrielles et des usines automobiles ou aéronautiques.

Aujourd'hui, le bâtiment fait face à des travaux importants et urgents de restauration de ses vitraux. La verrière sud présente de remarquables baies à dalles de verre et vitraux plomb signées d'André Pierre illustrant la vie de Sainte Thérèse avec pour thèmes « Thérèse couronnée », « l'entrée au Carmel » et « l'Histoire d'une âme ».

Endommagée par les bombardements de 1942/1943, l'armature fragile en béton des claustras des vitraux montre d'importantes corrosions et une carbonatation* presque totale. L'importante structure de cet ensemble de 12 m de long sur 7 m de hauteur est ainsi fortement dégradée mettant en péril imminent la sécurité de l'église et sa conservation. Après un diagnostic technique de l'entreprise Demathieu Bard, une étude de l'architecte François Bevillard et les recommandations du maître verrier Loire (Chartres), le parti pris de restauration consiste dans la déposition des verrières centrales des baies, puis à la démolition les claustras en bétons altérées. Les vitraux seront restaurés en atelier et remontés sur de nouvelles claustras. L'étanchéité de la structure ainsi améliorée, les vitraux seront doublés d'un sur-vitrage de protection qui isolera les verrières.

Le budget total de cette restauration de la baie sud s'élève à 466.000 euros. Les coûts des travaux fait l'objet d'une importante opération de crowd funding du grand public (IFI jusqu'au 15 juin ou IR) et de mécénat des entreprises car l'église n'appartient pas à l'État mais au Diocèse catholique de Nanterre.

Avec l'aide de la Fondation du Patrimoine, les particuliers et les entreprises sont ainsi invités à soutenir le chantier par des dons défiscalisables.

www.fondation-patrimoine.org/55851

(*) La carbonatation du béton est une réaction lente entre le CO2 acide présent dans l'atmosphère et le ciment qui le compose. Ce phénomène fait baisser le pH et corrode ainsi les fers à béton. Cette corrosion peut se propager à toute l'armature et mettre en danger la solidité de l'édifice. Cette fragilité se renforce par le fait que l'oxyde de fer possède un volume supérieur au fer ; il gonfle et fait éclater ainsi le béton.