Ce niveau de production est supérieur de 40% à la moyenne des surfaces en chantier sur les 15 dernières années. Le paysage du Grand Paris est ainsi plus que jamais marqué par le nombre de grues à l’horizon, tandis que la tendance est à un rééquilibrage géographique entre le Nord, l’Est et l’Ouest parisiens.
La production de bureaux neufs ou restructurés concerne plus de 120 chantiers dans la métropole et offrira au cours des semestres à venir près de 1.200.000 m² d’opportunités d’implantation pour les utilisateurs à la recherche de locaux « prime » ; toutefois les sous marchés de la métropole présentent des situations et des tendances différentes.
Un encours de production intra-muros en recul de près de 25% sur un an
À contre-courant du Grand Paris, la production de bureaux enregistre un net recul de 15% sur les 6 derniers mois dans la capitale. Les 572.000 m² de bureaux en chantier pour 48 opérations au 30 septembre présentent une baisse de 25% de l’encours de production sur un an : les mises en chantier n’ont pas compensé le niveau élevé des livraisons.
Le nombre de chantiers livré a, en effet, augmenté de 67% depuis le 31 mars dernier. Ce rythme de livraison intense devrait se maintenir fin 2018 et 365.000 m² sont attendus d’ici fin 2019. Cet été, 11 opérations, qui totalisent 77.000 m² de bureaux ont été mises en chantier intra-muros, soit un fort retrait en surfaces par rapport aux lancements de ces dernières années.
Si 80% des surfaces lancées dans la seule ville de Paris se trouvent dans le Paris Centre Ouest (PCO), les 12e et 13e arrondissements constituent, à eux seuls, le tiers de la surface totale de production (190.000 m²). Le PCO ne représente plus que 50% des surfaces en chantier intra-muros.
Un ralentissement de l’activité dans le Secteur des Affaires de l’Ouest et de La Défense
Si la production neuve dans l’Ouest du Grand Paris reste à un niveau élevé, l’étude met cependant en lumière un certain ralentissement de la croissance. L’encours de production demeure néanmoins supérieur de 40% à la moyenne historique de l’étude, à plus d’un million de mètres carrés, stable sur un an. L’Ouest parisien continue donc de concentrer la majorité (52%) de la production neuve du Grand Paris.
Le secteur des affaires de l’Ouest demeure très actif avec 580.000 m² en chantier, malgré, un chiffre en-deçà de la précédente édition de l’étude (645.000 m²). De la même façon, si l’activité à La Défense est stable (-3% en 6 mois), celle-ci continue de se situer nettement au-delà de sa moyenne historique. Enfin, une reprise timorée de l’activité dans le reste des Hauts-de-Seine est à souligner, avec une production en hausse de 70.000 m² en six mois.
Dans le département des Hauts-de-Seine, seuls 125.000 m² ont été lancés cet été contre 330.000 m² l’hiver dernier. Dans le même temps sept chantiers ont été livrés entre le 1eravril et le 30 septembre pour un volume total de 130.000 m². La moitié de ces surfaces était déjà commercialisées au 30 septembre, ne laissant des opportunités de grande taille aux entreprises qu’autour de la Défense et à Issy-les-Moulineaux. Le rythme des livraisons devrait s’intensifier dans les semestres à venir avec plus de 600.000 m² attendus d’ici fin 2019, dont plus de la moitié était encore disponible fin septembre 2018.
Le Nord et l’Est de Paris bénéficient du rééquilibrage géographique
Les départements de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne ont connu ces six derniers mois un rebond marqué de l’activité avec 390.000 m² en chantier au 30 septembre 2018, soit une hausse remarquable de 40% de l’encours de production. Une croissance qui n’avait pas été aussi dynamique depuis quatre ans, portée par le nombre important des nouveaux chantiers, le plus élevé depuis 10 ans.
Le Nord, qui semble être le premier bénéficiaire des futures infrastructures du Grand Paris, notamment des ouvertures des nouvelles gares de la ligne 14 du métro à Saint-Ouen et Saint-Denis, d’ici à 2021, retrouve dans son Skyline les grues qui ont peuplées la plaine Saint Denis au début de la décennie.
Sur l’ensemble des surfaces lancées ces six derniers mois, seulement 27.000 m² ont été précommercialisés, faisant ressortir une part de « gris » (bureaux précommercialisés) inférieure à 20%, un taux particulièrement faible dans ces territoires ; les investisseurs ont confiance dans l’attrait à court terme de ces secteurs pour les grands utilisateurs.
Alors que la précédente édition avait été marquée par la livraison d’un seul chantier dans ces secteurs, trois se sont achevés cet été. Comme dans l’ensemble du Grand Paris, 2019 devrait voir une hausse de ce chiffre avec 230.000 m² attendus, dont 120.000 m² étaient disponibles fin septembre 2018.
« Le marché de bureaux du Grand Paris a connu cette année un niveau historique de production mais on assiste peut-être à une première correction du nombre de mises en chantier même si elles demeurent à un niveau élevé. Par ailleurs le rééquilibrage vers des secteurs moins établis montre la confiance des investisseurs. Les marchés du nord de Paris notamment apparaissent comme les grands bénéficiaires des futures infrastructures du Grand Paris. » conclut Christian Gillet, Principal Real Estate Advisory.
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