"Il s'est battu toute sa vie pour que tout le monde ait un logement digne", a expliqué Véronique Etienne, directrice de l'agence Grand Est de la fondation Abbé Pierre, entourée d'une vingtaine de bénévoles et d'"accueillis", portant une chasuble noire avec le visage du prêtre, décédé le 22 janvier 2007.
Sous une tente ouverte, ils avaient installés un lit de fortune, une chaise et une table pour rappeler "que l'accès à un logement pérenne pour tous est un préalable et non pas l'aboutissement potentiel d'un parcours de vie", a-t-elle ajouté.
La métropole de Metz, qui regroupe 44 communes, compterait, selon la fondation, "5.000 logements vacants de manière structurelle et selon l'Insee 8.600 à l'instant T en 2015", a précisé Mme Etienne.
La fondation avait choisi de se rassembler sur une place de la ville où est bâti actuellement un projet immobilier avec "des logements les plus chers jamais construits à Metz", a assuré la directrice.
Véronique Etienne a exhorté les collectivités locales à être "plus volontaristes" dans la mise à disposition de locaux non-occupés. "Il n'est plus acceptable que des gens dorment dehors ou dans des logements contraints faute de volonté politique. La mise à l'abri doit être inconditionnelle, quelles que soient les températures", a-t-elle dit, alors qu'il faisait -5° mardi matin à Metz.
"Depuis plus de trente ans, la situation a empiré. Avant, c'était les grands marginalisés qui étaient à la rue. Maintenant, toute personne peut se retrouver dehors", a observé Martine Hoerner, coordinatrice sociale à l'accueil de jour de la fondation qui reçoit chaque année 500 personnes et distribue 10.000 petits-déjeuners.
Parmi les "accueillis" présents, Céline et Kévin, deux trentenaires, sont hébergés dans un foyer pour couple depuis deux semaines après deux et trois mois à dormir "dans les entrées d'immeubles, les squats, les blocs en construction", ont-ils raconté.
"On a fait des papiers pour un appartement. C'est compliqué", ont-ils dit, reconnaissant avoir "toujours une crainte" de se retrouver à la rue. "Ce n'est pas normal, on demande juste un logement".