L'Organisation de coopération et de développement économiques explique ce nouveau coup de frein par "la hausse des incertitudes politiques, des tensions commerciales persistantes et une diminution continue de la confiance des entreprises et des consommateurs".
La croissance a été révisée à la baisse dans presque toutes les économies du G20, en particulier pour la zone euro où elle se limiterait à 1%, contre 1,8% encore projetés au trimestre dernier.
Pour 2020, la croissance de la zone euro est prévue à 1,2%, soit également un coup de rabot de 0,4 point de pourcentage par rapport aux dernières prévisions.
Au sein de la zone, le ralentissement est particulièrement brutal cette année pour l'Allemagne (-0,9 point à 0,7%) et l'Italie (-1,1 point à -0,2%). La France s'en sort mieux (-0,3 point à 1,3%) car son économie est moins dépendante des exportations.
Brexit dur
Une "demande externe plus faible et une moindre confiance devraient peser sur l'investissement", tandis que "la hausse des salaires et des politiques macroéconomiques accommodantes vont soutenir la consommation des ménages" dans la zone euro, selon l'OCDE.
Pour l'organisation, les "gouvernements de la zone euro devraient faire des efforts coordonnés sur les plans fiscal et structurel", c'est-à-dire baisser les impôts pour soutenir la demande dans les pays aux finances publiques solides et libéraliser leurs marchés, en particulier dans les services, pour augmenter la productivité.
Le Royaume-Uni voit lui sa croissance anticipée ramenée à 0,8%, contre 1,4% prévu auparavant. Mais c'est encore sans compter avec les effets d'un Brexit sans accord, une perspective de plus en plus réelle à mesure qu'approche le 29 mars, date de sortie prévue de l'UE.
L'OCDE souligne que "si le Royaume-Uni et l'Union européenne venaient à se séparer sans accord, la perspective serait significativement plus faible" pour la Grande-Bretagne: son produit intérieur brut (PIB) se trouverait amputé de 2% au cours des deux prochaines années, par l'effet de l'application des droits de douanes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Risque chinois
Suite à des tarifs douaniers adoptés notamment par les Etats-Unis, le commerce mondial a déjà "fortement ralenti", et "les nouvelles commandes mesurées dans de nombreux pays continuent à décliner", note encore l'OCDE.
Déjà, les seules barrières érigées en 2018 "pèsent sur la croissance, l'investissement et les niveaux de vie, en particulier des ménages à faibles revenus".
L'organisation souligne aussi que l'activité planétaire est particulièrement exposée à un ralentissement qui serait plus prononcé que prévu en Chine, où elle projette une croissance de 6,2% cette année (contre 6,3% en novembre dernier) et de 6,0% en 2020 (inchangé).
"Les tensions commerciales pèsent de plus en plus sur les exportations et la production industrielle" dans la deuxième économie mondiale, constate l'OCDE.
L'organisation a simulé l'effet qu'aurait sur l'économie mondiale un ralentissement chinois plus fort qu'anticipé: une chute de deux points de la croissance du PIB en Chine amputerait la croissance mondiale de 0,4 point de pourcentage. Le Japon, les autres pays d'Asie orientale, les producteurs de matières premières ainsi que l'Allemagne en seraient particulièrement affectés.
L'Inde, dont la croissance devrait caracoler à 7,3% cette année, l'Indonésie (5,2%) et l'Afrique du Sud (1,7%) ne font pas l'objet d'une révision par rapport aux prévisions d'automne, tandis que l'Argentine reste en récession mais avec une perspective un peu moins sombre (-1,5% contre -1,9%). Enfin, l'économie brésilienne devrait voir sa reprise s'accélérer à 1,9% en 2019 puis à 2,4% en 2020, après seulement 1,1% l'an dernier.