« Nous allons réélargir le crédit d'impôt transition énergétique aux changements de fenêtres », a déclaré le ministre.
« C'est un exemple concret d'aide aux Français qui font des travaux pour améliorer l'efficacité énergétique (de leurs logements, NDLR) et donc baisser leur facture de chauffage », a-t-il ajouté.
Le crédit d'impôt sera plafonné à 100 euros par fenêtre et concernera les travaux consistant à passer d'un simple à un double vitrage, a précisé M. de Rugy.
Les professionnels du bâtiment notamment étaient remontés contre la sortie des travaux sur les fenêtres du périmètre du CITE depuis la mi-2018, et la volonté jusqu'à présent du gouvernement de pérenniser cette exclusion en 2019.
Selon une étude des professionnels des fenêtres soumise mi-octobre aux pouvoirs publics, le remplacement d'une fenêtre simple vitrage permet une économie d'énergie comparable à l'isolation d'un mur, à surface égale.
Lundi dernier, le Sénat avait rétabli le remplacement des fenêtres au menu du CITE dans le cadre du projet de budget pour 2019, malgré un avis défavorable du gouvernement.
« C'est difficile de savoir combien exactement cela coûtera, car cela dépendra du nombre de personnes demandant à bénéficier de ce système », selon M. de Rugy, interrogé sur le coût de ce coup de pouce supplémentaire.
Une grande victoire pour la rénovation énergétique, selon la FFB
« Cette très bonne nouvelle correspond à la demande formulée par la FFB depuis le début 2018. Cette mesure doit être saluée car elle permet de combiner utilement la valorisation des actions engagées par les artisans et entrepreneurs du secteur en termes de formation et de qualification RGE, avec une mesure utile contre la fracture territoriale favorisant le pouvoir d’achat des ménages. Elle permet ainsi de favoriser l’emploi et l’activité dans le bâtiment tout en permettant une forme de continuité nécessaire en faveur de la lutte contre le changement climatique », selon la FFB.
Elle fait suite à une mobilisation tous azimuts de la profession, avec le soutien du président du Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique, Thierry Repentin, et des deux animateurs du Plan de rénovation énergétique des bâtiments, Marjolaine Meynier-Millefert, députée de l’Isère, et Alain Maugard, président de Qualibat. Leurs paroles fortes avec l’appui constant du ministre de la Cohésion des territoires Julien Denormandie, ont permis d’appuyer la demande portée par le ministre, François De Rugy.
Pour Jacques Chanut, président de la FFB : « cette mesure dont la FFB se félicite, permettra de soutenir la rénovation énergétique du logement, alors que cette action, reconnue comme efficace dans l’étude récente de Ademe-CSTB, correspond aussi au point d’entrée le plus utilisé dans un cheminement vers une véritable performance énergétique dans les logements existants ».
La CAPEB se félicite de cette mesure-clé pour la transition énergétique
Patrick Liébus, président de la CAPEB : « Je salue l’annonce de monsieur de Rugy qui a enfin entendu notre appel et engage aujourd’hui une mesure concrète en faveur de la rénovation énergétique. Le crédit d’impôt pour le remplacement des fenêtres est ce que l’on appelle un dispositif vertueux : bon pour les Français, bon pour la planète et bon pour les entreprises ! »
Depuis juin dernier, date à laquelle le remplacement des fenêtres anciennes avait été exclu du périmètre du CITE, la CAPEB appelle de ses vœux un retour en arrière de la part du Gouvernement. Cette mesure avait suscité la colère et l’incompréhension de tout le secteur du bâtiment, auquel le Gouvernement fixait en parallèle un objectif plus qu’ambitieux en matière de rénovation énergétique : 500 000 logements rénovés par an.
« Il n’y avait aucune raison d’exclure le remplacement des menuiseries vétustes du CITE. Sitôt entrée en vigueur, cette mesure a fait chuter l’activité des entreprises de menuiserie et mis un coup de frein aux travaux de rénovation énergétique, qui sont pourtant une urgence pour le pays. Toutes nos rencontres avec les représentants du Gouvernement ont fini par porter leurs fruits : nous avons convaincu sur la pertinence économique, écologique et sociale d’un élargissement du périmètre du CITE à l’ensemble des travaux ayant un impact sur la performance énergétique des logements » se félicite Patrick Liébus, président de la CAPEB.
« Les clients seront ainsi accompagnés pour engager des travaux, nos entreprises pourront voir, je l’espère, leurs carnets de commandes se garnir et maintenir l’activité et l’emploi. Sans compter qu’il s’agit d’un geste de plus pour notre planète » ajoute Patrick Liébus.
La prochaine étape sera de sanctuariser le CITE au moment de sa transformation en prime, prévue en janvier 2020. Pour garantir l’efficacité de ce dispositif, il ne faudra en aucun cas le rogner ou le conditionner au niveau de ressource des ménages.
En parallèle, il sera indispensable de mieux faire connaître les aides disponibles, afin qu’elles puissent réellement bénéficier à tous et permettent de dynamiser le nombre de chantiers. La CAPEB souhaite que les pouvoirs publics conduisent une véritable campagne d’information et de sensibilisation à destination des particuliers, sur les différentes aides, subventions et types travaux éligibles.