Dans un "cahier d'acteur" rendu public récemment, la région explique soutenir le développement du territoire du Grand Roissy-Le Bourget et se dit "favorable aux investissements qui contribuent à son développement et à la création de richesses et d'emplois nets, dynamique dans laquelle s'inscrit le projet EuropaCity", qui devrait voir le jour en 2024 dans le triangle de Gonesse (Val-d'Oise).
Selon elle, "l'objectif de 30 millions de visiteurs attendus chaque année, dont 5,9 millions de touristes, peut sembler ambitieux au regard des actuelles entrées de structures comparables mais il permettra de conforter la Région Ile-de-France parmi les premières destinations touristiques au monde".
Mais elle précise que "la présence d'infrastructures qui pourraient être perçues comme somptuaires devra être évaluée avec soin, ainsi que leur caractère soutenable en matière d'environnement". Une surface commerciale de 500 boutiques, un parc aquatique, une "ferme urbaine", des salles de spectacle, des hôtels, des restaurants et même une piste de ski sont en effet prévus dans ce complexe de 80 hectares du groupe Auchan.
La Région demande "la démonstration du caractère vertueux des modalités de production énergétique et de la dimension environnementale et écologique du projet". Elle exige aussi le déplacement du site, afin que la future gare du réseau Grand Paris Express prévue sur le territoire, "ne soit pas uniquement dédiée au projet EuropaCity".
En matière d'emploi, elle estime qu'EuropaCity pourra être un "levier" pour le territoire, mais exige dans les chantiers "une représentation de la population locale dans les emplois créés à hauteur de 30% minimum". Et elle s'inquiète des "risques de cannibalisation de l'offre d'autres surfaces commerciales dans les communes avoisinantes".
Les opposants au projet doutent de la réalité des 11.800 emplois directs promis, et dénoncent l'urbanisation d'une zone agricole inhabitable située entre les aéroports du Bourget et de Roissy.
Le projet fait débat au sein de la majorité régionale, où le conseiller LR Bruno Beschizza, maire d'Aulnay-sous-bois, s'oppose au projet, comme d'autres élus de Seine-Saint-Denis, à l'inverse des élus du Val-d'Oise, qui y sont favorables.
En tant que président de l'agglomération Paris Terre d'Envol (8 communes), M. Beschizza a présenté un autre cahier d'acteur contre le projet, présentant une étude sur l'impact sur l'emploi local plus pessimiste que celle produite par le maître d'ouvrage. "La position de la Région reprend nos doutes et nos craintes, les arguments qu'on a défendus ont pesé. C'est un +oui mais+", insiste-t-on dans l'entourage de M. Beschizza.
Le débat public, qui devait s'achever le 4 juillet, a été prolongé jusqu'au 13 juillet, la Commission du débat public ayant finalement demandé l'avis d'un troisième expert sur les conséquences sur l'emploi local. La nouvelle étude estime l'emploi net créé entre 7.400 et 8.100 emplois.
Dans un autre cahier d'acteur, le groupe MoDem du Conseil régional (dans la majorité), est aussi "plus que réservé" sur ce projet aux "perspectives de créations d'emploi aléatoires" et à l'impact irrémédiable sur l'environnement".
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