Crédit immobilier : certains primo-accédants risquent de se voir totalement exclus de l'accès à l'emprunt

Conformément à ce qui avait été annoncé à la fin de l'année 2020^[1], le HCSF a pris la décision de traduire, cet été, en normes juridiquement contraignantes, les recommandations conditionnant l'accès au crédit immobilier des Français, soit 35% d'endettement maximum et une durée d'emprunt maximale à 25 ans (27 dans le neuf).

Bien que le marché du crédit immobilier maintienne son dynamisme, celui-ci devrait néanmoins être très rapidement contraint par une hausse inéluctable des taux sur l'ensemble des durées de prêt... Une conjoncture qui devrait naturellement permettre de réguler le volume de transactions générées sur le marché, sans qu'il y ait besoin d'inscrire dans la loi les critères restrictifs d'accès à l'emprunt immobilier.

« En entérinant le caractère normatif des recommandations actuelles d'octroi de crédit, le HCSF ne tient pas compte des évolutions conjoncturelles auxquelles le marché du crédit immobilier sera inévitablement confronté et ce, au même titre, qu'il avait maintenu ses restrictions dans un contexte de baisse de l'activité, en pleine crise sanitaire ! Les primo-accédants seront, une nouvelle fois, les premiers pénalisés... Certains pourraient même se voir totalement exclus de l'accès au crédit immobilier, notamment ceux qui n'auront pas la possibilité de fournir un apport malgré la qualité de leur dossier... Depuis le 15 juin dernier, nous constatons d'ores et déjà un durcissement des conditions d'octroi de crédit et des exigences autour de la demande d'apport, à l'endroit notamment des primo-accédants !

Nous restons donc très vigilants quant aux modalités qui seront définies au titre de ce changement de statut juridique et appelons le Haut Conseil de Stabilité Financière à réunir l'ensemble des professionnels concernés afin d'établir les fondements d'une solution concertée et adaptée aux contraintes conjoncturelles du marché ! », déclare Sylvain Lefèvre, président de La Centrale de Financement.

Afin de contenir l'emballement du marché du crédit immobilier, le HCSF avait, dès le début de l'année 2020, demandé aux banques de contenir le taux d'endettement à un maximum de 33 % pour des prêts ne pouvant pas dépasser une durée de 25 ans : une mesure qui avait déjà pénalisé de nombreux français, notamment les primo-accédants. À la fin de l'année 2020, sous la pression des professionnels de l'immobilier, le HCSF avait annoncé un léger relâchement de ses restrictions : le taux d'endettement avait été porté à 35 % et la durée maximum d'un prêt allongée à 27 ans dans le cas du neuf (afin d'intégrer le temps dédié à la construction).

^[1]Communiqué de presse du Haut Conseil de Stabilité Financière du 17 décembre 2020