Covivio confirme ses prévisions 2019, mais surveille le gel des loyers à Berlin

Au premier semestre, les revenus du groupe ont bondi de 11,9% à 339 millions d'euros et son bénéfice récurrent -indicateur de référence des foncières- de 14,6% à 220 millions, le tout sur un an. Le bénéfice net a chuté de 23,7% à 355 millions, mais n'est guère représentatif dans le secteur.

Les deux premiers chiffres sont élevés pour des questions de périmètre: la fusion avec une filiale italienne, Beni Stabili, a fait arriver de nouveaux loyers, comme l'achat d'hôtels britanniques.

Mais même à périmètre constant, les loyers progressent (+3,3%) et le groupe confirme prévoir une hausse de 3% de son bénéfice récurrent par action cette année, semblable à celle observée au premier semestre.

Le groupe insiste sur les multiples projets immobiliers qu'il a engagés cette année, pour l'essentiel des bureaux: entre autres, le développement d'un parc vers Milan ou l'extension d'un site à Levallois-Perret, près de Paris.

Les bureaux lui profitent déjà. Sur le secteur français (les performances sont plus timides en Italie), Covivio enregistre une hausse des loyers constants (+3,9%) supérieure à ses principales concurrentes, Icade et Gecina.

Toutefois, il observe ses meilleures performances dans un autre secteur, les logements allemands, alors même que celui-ci est chamboulé par la promesse par la mairie de Berlin d'y geler les loyers à partir de l'an prochain.

"C'est un élément de surveillance, bien entendu", a déclaré à l'AFP Christophe Kullmann, directeur général de Covivio. "C'est certain qu'il y a de l'incertitude, mais on n'est pas inquiets."

Si M. Kullmann admet que la hausse des loyers du groupe finira par y être "plus faible en fonction des évolutions réglementaires", il met l'accent sur le fait que les logements allemands représentent moins d'un dixième du patrimoine du groupe.

Il exprime aussi ses doutes sur l'entrée en vigueur de la mesure en l'état, évoquant les débats juridiques autour de sa rétroactivité et la légalité d'une telle décision au niveau local et non de l'Etat allemand.

"Le projet apparaît clairement inconstitutionnel", a jugé M. Kullmann. "On imagine que d'ici à la fin de l'année, il y aura des décisions intermédiaires trouvées entre les investisseurs immobiliers et la mairie de Berlin."