Que prévoit le CEJ ?
Le Contrat d'engagement jeune se substitue à la Garantie jeunes, lancée en janvier 2017 pour favoriser l'accès à l'emploi des 16-25 ans. Il s'agit d'harmoniser les dispositifs d'aide existants et de proposer un suivi plus intensif et individualisé.
D'une durée de neuf à 18 mois, la Garantie jeunes, pilotée par les missions locales, proposait un accompagnement intensif pendant les six premières semaines. Le CEJ, qui pourra durer de six à douze mois, entend proposer "un accompagnement intensif de bout en bout", avec une activité obligatoire de 15 à 20 heures par semaine.
Contrat aidé, atelier de curriculum vitae, prépa apprentissage, formation, etc.: c'est en résumé tout l'éventail des solutions proposées par la plateforme "1 jeune, 1 solution" qui sera "enveloppé" dans ce dispositif. Il pourra être proposé par les 900 agences de Pôle emploi et les 1.400 missions locales, ainsi que par d'autres organismes publics ou privés.
Une application mobile permettra à chaque bénéficiaire d'échanger avec un référent dédié, de s'informer et de faire la preuve de son "assiduité" et de sa "motivation", selon le gouvernement.
Les jeunes détachés fiscalement ou rattachés à un foyer non imposable pourront bénéficier d'une allocation allant jusqu'à 500 euros. Et, fait nouveau par rapport à la Garantie jeunes, les jeunes rattachés à un foyer imposable, de tranche I, pourront également toucher une allocation d'un montant de 300 euros par mois.
A qui s'adresse le contrat d'engagement ?
Le CEJ s'adresse aux jeunes de moins de 26 ans qui sont "durablement sans emploi, ni formation, souvent par manque de ressources financières, sociales et familiales et qui souhaitent s'engager activement dans un parcours vers l'emploi". Il concerne en priorité les majeurs même si les 16-17 ans pourront exceptionnellement être aidés.
Le gouvernement estime qu'ils sont 500.000, parmi le million de jeunes NEET (ni en emploi ni en formation ni en études), à ne pas être "en mesure de trouver seuls un emploi, bien qu'ils veuillent travailler".
L'objectif du gouvernement est d'aider 400.000 d'entre eux en 2022, deux fois plus que les 200.000 jeunes devant bénéficier de la Garantie jeunes en 2021. A noter que l'Accompagnement intensif des jeunes (AIJ), piloté par Pôle emploi, et qui peut durer six mois maximum, a pour ambition d'aider 240.000 jeunes en 2021.
Quel est le coût de la mesure ?
Le Contrat d'engagement jeune représente un investissement de 2,6 milliards d'euros, dont 2,050 milliards d'euros font partie des 5,4 milliards d'euros du budget du plan "1 jeune, 1 solution", et 550 millions d'euros supplémentaires qui viendront abonder par amendement le projet de loi de finance 2022.
Cette somme est destinée à financer "les solutions de formations et d'activités supplémentaires dont nous avons besoin (...), le coût de l'allocation (150 millions d'euros) et le renforcement de Pôle emploi", a détaillé le Premier ministre Jean Castex.
Matignon précise que les effectifs de Pôle emploi seront renforcés à hauteur de 900 emplois équivalent temps plein en CDI, et que les missions locales recevront une subvention complémentaire de 75 millions d'euros. Au total, ce sont 100 millions d'euros de plus qui seront consacrés aux services publics de l'emploi.
Quelles critiques se font jour ?
La mesure a été vivement critiquée à droite de l'échiquier politique, LR dénonçant une logique d'"assistanat" et un "chèque de plus" à l'approche de l'élection présidentielle.
La gauche, le secteur de l'insertion et les associations de jeunesse pointent du doigt une mesure aux ambitions rabotées, qui concerne trop peu de jeunes, avec une logique de durée qui ne permet pas de se "stabiliser", et un discours qui fait la part belle à la logique des "droits et devoirs" quand le fait de disposer d'un revenu minimum devrait selon eux être un droit.
Dans un contexte d'embellie économique, le gouvernement assume de se centrer "sur les jeunes qui en ont réellement besoin et qui sont éloignés de l'emploi", a souligné M. Castex. "Nous pensons et nous avons toujours pensé que le travail, l'activité (...) sont des valeurs centrales dans la société", a-t-il fait valoir.