Le chef de l'État a fait cette annonce juste avant d'ouvrir à huis clos le Conseil national de la refondation (CNR) à Marcoussis (Essonne), estimant que cette grande consultation "viendra compléter la réunion d'aujourd'hui" et les déclinaisons territoriales du CNR.
"On va ouvrir dès la semaine prochaine une consultation nationale très large, qui sera en ligne, qui sera ouverte" et "je souhaite qu'il y ait des débats sur le terrain qui puissent être en ligne, qui puissent être ouverts. Tout ça mérite de la transparence, de l'ouverture", a déclaré Emmanuel Macron.
Un site dédié au CNR doit aussi être lancé dans la soirée, selon l'Elysée.
Alors que cette nouvelle instance est boudée à son ouverture par les oppositions et plusieurs syndicats, Emmanuel Macron a jugé que les absents avaient "tort". Mais il a assuré que "la porte sera toujours ouverte" pour la suite des discussions.
"52 personnes représentant forces politiques, syndicats et élus ont été invitées, quarante sont là. Les 12 qui ne sont pas là ont tort (...) et il ne faut pas expliquer après qu'on n'a pas été consulté, ou que c'est trop vertical", a déclaré le chef de l'Etat.
Sur la tenue à huis clos des débats, que certains participants auraient demandé, le président a expliqué que "la clé (était) d'installer la confiance" et qu'il leur avait donc "laissé le choix" du huis clos ou pas.
Emmanuel Macron n'a pas exclu que des propositions issues des débats du CNR puissent "déboucher sur des référendums".
"Je n'exclus rien (...) si le processus que nous lançons aujourd'hui permet de découler sur cela, nous le ferons".
Après le CNR, il y aura une phase "d'accouchement collectif" pour "créer du consensus" et "dire sur quoi on est d'accord et pas d'accord".
"Il y a en même temps une part d'action", a-t-il dit : "Dès les prochaines semaines, on va changer l'école, la santé, grâce à ses déclinaisons territoriales, en bâtissant ces feuilles (de route). Donc oui ça peut déboucher aussi sur des référendums".
Les participants au CNR désireux de "dialoguer" malgré des "réserves"
Des participants au Conseil national de la refondation (CNR) jeudi à Marcoussis (Essonne) ont fait part à leur arrivée de leur volonté de "dialoguer" au sein de cette nouvelle instance malgré certaines "réserves" :
Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef (patronat) :
"On est à un moment un peu charnière de notre civilisation avec tous ces événements qui se sont produits depuis trois ans (..) Donc réinventer des modes de dialogue est une bonne chose. On voit d'ailleurs qu'il y a une fatigue démocratique (...) C'est comme dans (le film) +La vérité si je mens+, je donne sa chance au produit".
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT :
"Je veux savoir si c'est une démarche loyale ou si ce n'est pas le cas", a-t-il dit, désireux de "porter (ses) propositions", dans une "démarche d'écoute de confrontation des points de vue, et de co-construction".
Refusant "la politique de la chaise vide", il a souligné que "ceux qui ne sont pas là ne pourront pas dire ce qu'ils pensent".
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale :
Le CNR "ça sert à discuter, à échanger et à poser un certain nombre de règles et de principes de méthode".
Guy Geoffroy, vice-président de l'Association des maires de France (AMF) :
Il sera "très vigilant sur le point d'arrivée de la démarche engagée". La démarche "nous semblait un peu confuse. Le président a fait en sorte que ce soit moins confus".
François Sauvadet, président de l'Association des départements de France :
"J'ai des réserves là-dessus, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure méthode pour travailler sérieusement. Mais je suis un républicain (..) aujourd'hui nous avons de tels défis qu'on doit tous se mettre du côté des Français".
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes :
"Refonder c'est préparer l'avenir. On ne peut pas faire de bonnes politiques publiques si on n'a pas aussi des finances saines et si on n'est pas capable d'investir dans l'avenir".
Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) :
"C'est un pari d'avenir qui est intéressant. On est ouverts au dialogue. On est dans l'urgence et j'espère que ça va être perçu dans la journée".
Sébastien Martin, président d'Intercommunalités de France :
"On a hésité, on a collectivement réfléchi (...) après on a pris une position commune qui était de ne pas faire la politique de la chaise vide". On attend "d'autres pratiques, peut-être un Etat moins descendant, une prise en compte de la France des bassins de vie".
Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) :
"J'attends que ça marche pour les Français parce que face aux crises (…) on a besoin d'espaces de convergence. La logique bloc contre bloc a montré ses limites".
"La culture de la convergence c'est la culture du Cese, des acteurs de la société civile. Mais la réussite du CNR est de la responsabilité d'abord du président de la République, de sa capacité à entendre et pas seulement écouter, et cela dans la durée".
Hugues Vidor, président de l'union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes) :
"Les partenaires sociaux ont un rôle à jouer face à l'ensemble des crises" et "les Français attendent des solutions très concrètes". Il attend "des décisions, une impulsion et un travail en concertation avec les pouvoirs publics".