L'étude établit également une photographie des perspectives du marché français de l'ensemble des produits entrant dans la construction (gros œuvre, second œuvre et équipements) pour 2021. L'AIMCC a également fait part de ses propositions pour permettre une relance fluide du secteur tout en évoquant les grands enjeux de l'année 2021.
2020 : le secteur du BTP subit de plein fouet la crise
Globalement, l'année 2020 a été marquée par une chute d'activité importante et imprévisible pour le secteur de la construction. Son ampleur est quasi similaire pour le bâtiment ou les travaux publics, avec une baisse d'environ -15% en volume d'activité. Cette diminution a été fortement impactée par le premier confinement et elle s'est atténuée au cours du second semestre, permettant un rattrapage limité.
Un net fléchissement de l'activité pour les industriels de L'AIMCC en 2020
L'enquête d'opinion menée auprès des fédérations adhérentes confirme ces tendances : 2020 est une année en retrait. 90% des répondants ont connu une baisse d'activité et, pour 55% des répondants, la baisse est égale et supérieure à 7%. Pour un tiers des répondants seulement, la diminution a été circonscrite entre 0 et 3%. Près de 10% des répondants connaissent une stabilité du volume d'activité en 2020.
En 2020, le volume d'activité concernant les produits entrant dans la construction aura été le suivant :
On observe toutefois des différences sur les 3 principaux segments des adhérents de l'AIMCC :
Perspectives incertaines pour l'année 2021
Dans un contexte d'incertitudes, les taux d'investissement sont des indicateurs pertinents pour juger de la situation de l'année 2020 et envisager les perspectives 2021. Entre mise en place de la réforme de la fiscalité locale, attente d'un retour à la normale sur le front de la crise sanitaire et gestion de la crise sociale, les perspectives sont pour le moins incertaines.
Après un retrait de -7,3% des dépenses de consommation des ménages en 2020, celles-ci devraient connaitre une progression de +5,7% en 2021. Le taux de chômage devrait approcher les 11% en moyenne annuelle et la confiance des ménages ne sera retrouvée que si l'arrivée du vaccin permet d'endiguer la pandémie. Les taux d'intérêt devraient rester, aux environs de -0,2%. Il conviendra toutefois d'être vigilant sur le degré de prudence des établissements de crédit, car les conditions d'octroi de crédit devraient rester plus tendues qu'avant 2020. Alors que 2020, année électorale, s'annonçait moins catastrophique pour l'investissement local que celle des deux mandats précédents, la crise de la Covid-19 rebat les cartes. Les recettes des collectivités ont subi un revers important en 2020 qui se poursuivra très probablement en 2021. Un soutien des finances locales pour une reprise puis une relance ainsi qu'une mobilisation de l'ensemble des acteurs publics sont indispensables.
La filière construction anticipe une croissance d'activité en 2021
Pour 2021, les industriels de la construction demeurent prudents quant à l'évolution de leur activité. Les chiffres relevés par l'enquête AIMCC auprès de ses adhérents montrent que plus d'un tiers des répondants table sur une quasi-stagnation, et plus de 50% prévoient un retrait, dont plus de 25% estiment cette baisse comprise entre -4% et -9%. Le secteur des matériaux de construction et équipements a été impacté à la baisse au regard des prévisions initiales, comme bien d'autres secteurs d'activité.
En 2021, les prévisions en volume d'activité concernant les produits entrant dans la construction sont les suivantes :
Perspectives des professionnels : second œuvre, gros œuvre, équipementiers
Pour 60% des professionnels du Gros Œuvre, l'année 2021 sera stable. A noter que 30% des organisations estiment que l'année 2021 sera en légère hausse. Pour le Second Œuvre, l'année 2021 se partage en quasi part égale entre baisse (32%), stabilité (31%) et hausse (38%). Pour les Équipementiers, la tendance est nettement orientée vers la hausse (80%). Seuls 20% d'entre eux envisagent une faible baisse d'activité.
2021 : les attentes de la filière construction pour une relance ciblée vers l'investissement durable et responsable
La contribution du CSF (Comité Stratégique de Filière) Industries pour la Construction, animée par l'AIMCC, est centrée sur l'accélération de la reprise car elle est une condition sine qua non du succès de la relance.
L'AIMCC s'est mobilisée durant le premier confinement pour construire les éléments structurants de la relance, afin de maintenir l'activité, essentielle aux secteurs. Trois priorités ont été identifiées à cette occasion pour une reprise/relance « résiliente » : le soutien aux secteurs les plus fragiles, la relance de l'activité des entreprises françaises et l'accélération de la transformation environnementale.