Le jugement a été mis en délibéré au 31 mai à 09H00.
Patrick Bonnel, 72 ans, gérant de l'entreprise de gros oeuvre, a demandé "à toutes les victimes et à leur famille d'accepter (ses) excuses", regrettant "de ne pas avoir pu prononcer ce mot pardon" auparavant. "Peut-être que j'avais honte, peut-être que c'est de la pudeur", a-t-il esquissé.
"Je m'imaginais, moi, si un de mes enfants était tombé de ce balcon: est-ce que j'aurais pu pardonner ?", s'est interrogé M. Bonnel.
"J'ai malencontreusement blessé les gens, j'en suis profondément désolé", a aussi confié le conducteur des travaux Éric Morand, en se disant "profondément meurtri du mal de ces gens."
Le chef de chantier a également demandé "pardon". "Peut-être trop tard, mais je demande pardon", a-t-il précisé.
Le contrôleur technique André de Douvan, 84 ans, a dit assumer, "avec honte" sa "part de responsabilité". "Je forme le souhait que l'expression +plus jamais cela+ ne reste pas un vain mot", a-t-il dit.
Enfin, l'architecte Frédéric Rolland, 66 ans, a dit mesurer "que le pardon est impossible" mais "on peut le demander quand même". "Toutes mes pensées vont vers les victimes et leurs familles. Ce sont des gens que je ne peux qu'aimer", a ajouté M. Rolland. "Pour le reste, mes avocats ont tout dit, je ne peux rien ajouter de plus".
Le procureur Éric Bouillard avait requis mercredi des peines allant de 18 mois avec sursis à quatre ans de prison dont deux ans ferme.
Les cinq prévenus étaient jugés depuis le 9 février pour homicides et blessures involontaires, après l'effondrement d'un balcon le 15 octobre 2016 à Angers.
Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans, Lou, 18 ans, et Baptiste, 25 ans, avaient perdu la vie dans l'accident, tandis que quatorze autres personnes ont été blessées parfois très gravement.