Cet avis consultatif approuve deux projets d'arrêtés conçus par les services de l'Etat, autorisant le concessionnaire Arcos, une filiale de Vinci, et la Sanef, en charge d'un échangeur, à engager des travaux en vue de la construction d'une rocade de 24 km, essentiellement payante, à l'ouest de la ville, a-t-elle précisé.
Le grand contournement ouest de Strasbourg (GCO), évoqué dès les années 1970, régulièrement abandonné avant d'être relancé à la fin des années 1990, a pour but de délester l'autoroute A35 en absorbant le trafic du nord au sud de l'Alsace.
Mais de nombreux élus des communes situées à proximité du tracé de la future autoroute, des agriculteurs et des militants associatifs et écologistes s'opposent farouchement à sa construction.
Une "Zone à défendre" occupée par quelques dizaines de militants s'est également développée à Kolbsheim (Bas-Rhin), commune voisine du tracé.
Mardi, une centaine d'opposants ont manifesté a proximité de la préfecture du Bas-Rhin à Strasbourg, où se tenait la réunion du Coderst, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Le dossier a été amélioré certes mais il n'est toujours pas recevable en matière de respect de l'environnement", a expliqué à l'AFP Daniel Reininger, président d'Alsace Nature, à l'issue du vote, auquel il a participé aux côtés de fonctionnaires, d'élus et de représentants du monde économique et associatif.
"On sait très bien que cette autoroute ne va rien résoudre, ni les problèmes de pollution, ni les problèmes de circulation", a-t-il affirmé, s'inquiétant d'une signature "prochaine" des arrêtés par le préfet, feu vert ultime au lancement des travaux.
Plusieurs élus écologistes avaient appelé samedi Nicolas Hulot à s'opposer au GCO, "un grand projet inutile" et dangereux pour l'environnement, comme il s'était "battu contre Notre-Dame-des-Landes".
"Peut-être que Nicolas Hulot, maintenant qu'il a démissionné, pourra prendre une position plus claire sur le dossier", a estimé Daniel Reininger.
En juin, une commission d'enquête a émis un avis défavorable, par crainte "d'une augmentation des niveaux de pollution atmosphérique", "des impacts (...) sur la consommation des espaces agricoles", et "des atteintes aux espèces (...) protégées".
Le préfet du Bas-Rhin tiendra une conférence de presse vendredi pour évoquer les "prochaines étapes en vue de la réalisation de l'autoroute" tandis que les opposants ont annoncé une manifestation le samedi 8 septembre.