Dans ce contexte, l’industrie européenne du PVC a un rôle à jouer : « il ne s’agit pas de prétendre que notre filière est capable à elle seule de sauver le climat de la planète, mais grâce à la polyvalence de nos produits, leur faible empreinte carbone, leur durabilité et leur capacité à générer des économies d’énergie et de ressources, nous pensons faire partie de la solution et non du problème » a déclaré le président de VinylPlus Michael Träger à l’occasion du Forum 2015 du Développement Durable du Vinyle qui s’est tenu en avril dernier à Cannes (France).
Le PVC est l’une des matières plastiques les plus utilisées dans le monde. Grâce à sa nature très polyvalente, le PVC intervient dans un large éventail d’applications industrielles, techniques et de la vie quotidienne. Par nature, le PVC est un plastique « pauvre en carbone » (sa masse moléculaire est composée de 57 % de chlore, dérivé directement du sel, de 5 % d’hydrogène et de 38 % de carbone, à comparer, par exemple, aux 86 % de carbone du polyéthylène et aux 92 % de carbone du polystyrène). En outre, la fabrication du PVC consomme moins d’énergie primaire que d'autres plastiques d'usage courant. Au-delà de ces avantages intrinsèques, l’industrie du PVC s’efforce d’améliorer encore l’empreinte carbone du PVC et son impact sur l’environnement.
VinylPlus... l’engagement environnemental exemplaire d’une filière
Par son initiative VinylPlus*, l’industrie européenne du PVC vise à réduire progressivement ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sur toute la chaîne de fabrication. À cet effet, elle évalue l’empreinte GES de tous les composants et de tous les procédés de fabrication, fixe des objectifs de réduction des GES, s’applique à développer l'utilisation des énergies renouvelables et de technologies qui améliorent l’efficience des matériaux utilisés ; enfin, elle collabore avec ses partenaires commerciaux et les autres parties prenantes à la mise en œuvre de ces engagements.
Des initiatives sont déjà en place, avec notamment l’objectif de 20 % de réduction en 2020 de l'énergie consommée pour fabriquer la résine de PVC (10,2 % à ce jour), la définition d’une nouvelle méthodologie dite « EPDplus » permettant d’évaluer, du point de vue du développement durable, l’usage des substances ajoutées aux produits en PVC (méthodologie qui intègre la notion actuelle des Déclarations Environnementales de Produit (DEP) et les critères de développement durable de The Natural Step (TNS)), et enfin une étude de faisabilité de la fabrication de la résine PVC à partir d’éthylène extrait de la biomasse, dans le but de dissocier la fabrication des plastiques de la consommation de pétrole.
Développer le recyclage, préserver les ressources
« VinylPlus peut être considéré comme un emblème de l’économie circulaire » a déclaré Gwenole Cozigou, directeur de la DG Marché Intérieur, Industrie, Entreprenariat et PME, à l’occasion du Forum 2015 du Développement Durable du Vinyle. L’industrie européenne du PVC gère les flux de déchets selon une approche circulaire, et bien qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine pour atteindre l’objectif de 800.000 tonnes de PVC recyclé par an d’ici 2020, le recyclage du PVC devient une activité économiquement viable.
Sur la base d’une évaluation par le cabinet-conseil allemand Consultic, les quantités de PVC recyclé en fin de vie dans le cadre de VinylPlus, qui se sont élevées à 481 000 tonnes en 2014, représentent actuellement environ 20 % du total des déchets de PVC.
Un premier bilan environnemental très positif
L’utilisation de PVC recyclé contribue à la réalisation des objectifs d’utilisation efficace et de préservation des ressources naturelles. Des calculs montrent que le recyclage du PVC permet d’économiser jusqu’à 92 % de CO2, sachant que la consommation d’énergie primaire pour le recyclage du PVC est typiquement de 45 à 90 % inférieure à celle de la fabrication de PVC vierge (selon le type de PVC et le procédé de recyclage).En outre, selon une estimation prudente, chaque kilogramme de PVC recyclé équivaut à une économie de 2 kilogrammes de CO2. Sur cette base, le recyclage du PVC permet d’économiser actuellement de l’ordre d’un million de tonnes de CO2 par an en Europe.
Un aspect sociétal non négligeable
Enfin d’après une étude de TAUW, une entreprise européenne de conseil et d'ingénierie indépendante, il faut en moyenne un salarié pour recycler 500 tonnes de PVC par an. Il en résulte que les 481 000 tonnes de PVC recyclées par an ont permis de créer un millier d'emplois directs dans les usines de recyclage.
L’industrie européenne du PVC espère que le Sommet climatique COP21 de Paris verra la conclusion d’un accord mondial fort, qui fixera un cadre réglementaire permettant de s’attaquer à la problématique du changement climatique, tout en évitant des distorsions de l’économie et de la concurrence, ainsi que la « fuite de carbone » entre les régions et les secteurs industriels. L’existence de cadre réglementaire fiable est essentielle pour les investissements de l’industrie dans la recherche, l’innovation et le développement technologique, permettant de stimuler la transition vers une économie circulaire. Les enjeux économiques, environnementaux et sociaux, actuels et futurs, sont étroitement imbriqués et doivent être abordés par une démarche intégrée et collaborative qui implique les gouvernements, les entreprises, la société civile et l’ONU en vue de réaliser des évolutions significatives.
A ce jour, les réalisations de VinylPlus positionnent l’industrie du PVC et ses produits comme une partie de la solution pour modérer le changement climatique. Avec la révision à mi-parcours en 2015 des objectifs de VinylPlus, l'industrie européenne du PVC a l'occasion de replacer son programme de développement durable dans le contexte des évolutions actuelles socio-économiques et environnementales et de renforcer ainsi sa contribution face aux défis planétaires à relever.
Les défis à relever sont planétaires
« Le PNUE salue toutes les initiatives sectorielles qui, comme VinylPlus, reconnaissent les enjeux, fixent des objectifs, impliquent les parties prenantes et font preuve d’avancées réelles. En 2015, c’est tout l’agenda du développement durable qui sera fixé jusqu’en 2030 et au delà. Quelles que soient les réponses apportées, les tendances qui dessinent l’évolution de la planète gouvernent aussi le marché. Le secteur privé peut voir cela comme un nouvel ensemble de règles, de restrictions et de contraintes administratives, ou bien comme une occasion historique à saisir maintenant pour innover, développer de nouveaux marchés et construire des relations nouvelles avec les clients et les autres parties prenantes et aider ainsi la société à relever le défi du changement. Le PNUE est prêt à travailler avec ces visionnaires. » (Déclaration de Arab Hoballah, Chef de la Division « Modes de Vie Durables, Villes et Industrie du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), à l’occasion du Forum 2015 du Développement Durable du Vinyle).
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