Alors que les professionnels du bâtiment s'inquiètent du manque de carburant dans plusieurs régions et demandent au gouvernement d'agir pour débloquer la situation, une huitième journée nationale d'action contre le projet de loi travail est programmée pour le jeudi 26 mai.
Rail perturbé
La SNCF prévoit mercredi et jeudi un trafic "perturbé" avec 3 TGV sur 4, 4 RER sur 5 en circulation en région parisienne et en province, 2 TER sur 3 et 6 Intercités sur 10.
Pour la cinquième fois depuis le début du conflit, la CGT-cheminots et SUD-rail appellent à débrayer contre le projet de loi travail. Mais, surtout, pour peser sur les négociations en cours sur les conditions de travail, à la SNCF et dans la branche.
La CGT (1er syndicat) a durci mardi son préavis qui sera reconductible par période de 24 heures à compter du 31 mai au soir. Les trois autres syndicats représentatifs à la SNCF (Unsa, CFDT et SUD-rail) appellent aussi à la grève à cette période.
Une huitième journée nationale jeudi
Les opposants au projet de loi battront encore le pavé jeudi à l'appel de sept syndicats (CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL). Une neuvième journée de grèves et manifestation est d'ores et déjà programmée le 14 juin, avec un rassemblement unique à Paris.
Alors que le mouvement semblait s'essouffler depuis le 31 mars (entre 390.000 et 1,2 million de manifestants, selon les sources), il a repris de l'ampleur le 19 mai, avec 128.000 à 400.000 opposants dans la rue.
Le patron de la CGT, Philippe Martinez, a de nouveau appelé mardi "à une généralisation de la grève partout, dans tous les secteurs". "Il y a beaucoup de mouvements de grève", dans "des tas d'entreprises", assure-t-il.
C'est le cas chez Amazon, par exemple, où les salariés des entrepôts sont appelés à la grève mercredi par la CGT, sur des revendications salariales, mais aussi contre la loi travail.
La CGT organise aussi jeudi une "journée morte" dans la branche construction, bois et ameublement, avec des "blocages de grands chantiers" et "l'interpellation de politiques" sur l'emploi, les salaires et la retraite.
Prévue de longue date, l'opération est rattachée également au mouvement contre la loi travail.
Trafic aérien touché
Conformément aux recommandations de la direction générale de l'Aviation civile (DGAC), 15% des vols devraient être annulés jeudi à l'aéroport d'Orly.
Des "perturbations" sont également attendues sur l'ensemble du territoire en raison de l'appel à la grève interprofessionnelle, relayé au sein de la DGAC par l'USAC-CGT, premier syndicat tous corps confondus (contrôleurs aériens, personnels administratifs, ingénieurs, techniciens, etc.).
Par ailleurs, du 3 au 5 juin, l'ensemble des syndicats de la DGAC appellent, mais cette fois pour des revendications purement internes.
Nouvelles actions dans les ports
La fédération CGT des ports et docks, qui avait déjà appelé à la grève pour jeudi, a décidé mardi de prolonger son mouvement de 24 h, jusqu'à vendredi, "en réponse à la répression" lors du déblocage des accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).
Les modalités d'action pour les jours suivants et jusqu'au 14 juin, "et après si besoin", seront définies ultérieurement, précise-t-elle. La CGT avait auparavant appelé ses syndicats portuaires à s'associer aux "initiatives territoriales".
Routiers
Le mouvement lancé par la CGT et FO semble à l'arrêt depuis les assurances apportées par le gouvernement sur le calcul des heures supplémentaires pour les routiers. FO, qui avait suspendu vendredi les actions de blocage, décidera en fin de semaine d'une éventuelle reprise de la grève au moment de l'Euro de football (10 juin -10 juillet).
RATP
La CGT, premier syndicat à la régie parisienne des transports, appelle à la grève illimitée à partir du 2 juin pour demander la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi travail.
Pour sa part, SUD pourrait décider jeudi d'une grève illimitée à partir du lancement de l'Euro, "contre la loi travail et "la remise en cause du statut RATP".