Les matériaux de construction profitent de la douceur du mois de mars

En effet, même si l’activité est en retrait par rapport à février, qui avait fortement rebondi, les volumes de granulats et de BPE s’inscrivent en nette hausse par rapport à il y a un an. De fait, le premier trimestre 2017 s’inscrit sur une tendance très encourageante, de l’ordre de +2,4% sur un an pour les granulats et de +5,1% pour le BPE (données cvs-cjo). La confirmation de la bonne orientation des différents indicateurs de la construction en ce début de printemps suggère la poursuite d’une hausse de l’activité des matériaux pour les prochains mois. Le climat conjoncturel reste porteur si l’on en croit les dernières données de la construction et les enquêtes menées auprès des professionnels du secteur du bâtiment, tandis qu’il continue de s’éclaircir nettement dans le segment des travaux publics.

Un mois de mars aux allures printanières

Après deux mois plutôt chaotiques, le mois de mars semble redonner un peu de lisibilité conjoncturelle à l’activité du marché des matériaux. Ainsi, après un rebond de + 16,5 % en février, l’activité des granulats a baissé de - 7,2 % en mars mais s’inscrit en hausse de + 4,7 % par rapport à celle de mars 2016 (données cvs-cjo).

Au final, même si la production de granulats du premier trimestre 2017 est en très léger repli au regard de celle du quatrième trimestre 2016 (- 0,8 %), elle enregistre une hausse de + 2,4 % sur un an. Du côté du BPE, le mouvement de reprise est encore plus net avec une production qui, en dépit d’un repli de - 2,6 % par rapport à février, enregistre une progression de + 11,2 % par rapport à mars de l’an dernier. À la différence des granulats, l’activité du BPE s’est sensiblement raffermie entre le dernier trimestre de 2016 et le premier trimestre de 2017 (+ 1,8 %) et affiche désormais une hausse de + 5,1 % au regard du premier trimestre de 2016.

Selon les données encore provisoires de notre indicateur, ce profil heurté, mais néanmoins haussier, de l’activité serait partagé par l’ensemble des matériaux. Le marché pourrait ainsi ressortir sur une tendance proche de + 2 % sur un an au cours du premier trimestre 2017.

La dynamique du bâtiment reste solide

En avril, le climat conjoncturel est resté stable dans l’industrie du bâtiment selon l’enquête mensuelle de l’INSEE. Pour le troisième mois consécutif, l’indicateur synthétique se situe autour de sa moyenne de long terme. Si le solde d’opinions des entrepreneurs sur leur activité passée n'a guère évolué, celui sur l’activité prévue se redresse sensiblement. Il se situe désormais bien audessus de sa moyenne de longue période et retrouve en avril des niveaux inconnus depuis mars 2008. Les carnets de commandes semblent se regarnir, aussi bien dans le segment du gros oeuvre que celui du second oeuvre. Du reste, la dernière enquête menée par l’INSEE dans l’artisanat du bâtiment traduit également une poursuite de la nette amélioration du climat conjoncturel en avril.

Si les perspectives d’activité des professionnels continuent de s’améliorer dans le segment du logement, c’est aussi le cas dans celui du bâtiment non résidentiel. D’ailleurs, les dernières données de la construction pour le premier trimestre 2017 confirment leur optimisme. Les autorisations de surfaces de locaux ont en effet encore augmenté de + 2,2 % sur un an, laissant le cumul sur douze mois à + 3,9 % pour un total de 38,1 millions de m². A l’exception du secteur des exploitations agricoles ou forestières qui sont en repli, tous les autres secteurs affichent une hausse, de +17,4 % sur un an pour les entrepôts, de + 15,1 % pour les commerces, de + 11,9 % pour les services publics et de près de + 8 % pour les bureaux.

Du côté des logements, la progression des demandes de permis se poursuit au premier trimestre, affichant +1,8 % par rapport au trimestre précédent et +15,9 % sur un an, la dynamique du segment de l’individuel, notamment celui du diffus, prenant le pas sur celle du collectif. A fin mars et en cumul sur douze mois, on recensait 465 000 permis (+14,5 % sur un an) et 393 400 mises en chantier de logements (+15,5 %).

Il est vrai que le marché résidentiel reste porté par des conditions de crédit attractives. Avec un taux d’intérêt moyen de 1,46 % au premier trimestre (selon l’Observatoire Crédit Logement), la demande de prêt immobilier reste vigoureuse. Hors rachat de prêts, les montants de production de crédits pour le marché du neuf étaient en progression de + 16,4 % sur un an au premier trimestre 2017. Et cette tendance pourrait se poursuivre si l’on en croit la dernière enquête trimestrielle menée par l’INSEE dans la promotion immobilière. En effet, l’opinion des promoteurs sur la demande de logements neufs s’améliore à nouveau en avril après s’être stabilisée entre juillet 2016 et janvier 2017. Le solde d’opinions est désormais bien au-dessus de sa moyenne de long terme et retrouve ses plus hauts niveaux depuis octobre 2010. Dans un contexte où les stocks de logements invendus des promoteurs s’épuisent, les perspectives de mises en chantier de logements s’améliorent à nouveau, notamment dans le segment destiné à la location qui bénéficie du soutien du dispositif Pinel programmé (au moins) jusqu’à la fin de l’année.

Le climat conjoncturel s’améliore nettement dans les TP Dans le sillage des autres indicateurs de la construction, le climat des affaires semble également s’éclaircir sensiblement dans les travaux publics au premier trimestre 2017. Dans la dernière enquête trimestrielle menée par la FNTP en avril, le solde d’opinions des professionnels traduit une nette amélioration de leur activité passée, renouant avec des niveaux inconnus depuis près de six ans et se situant bien au-dessus de la moyenne de long terme. Ce constat vaut également pour les perspectives d’activité qui retrouvent un solde inédit depuis avril 2007. Si les premiers signes de redressement de l’activité se sont manifestés avec le redémarrage de la commande privée, le gonflement récent des carnets de commandes relève désormais autant de la clientèle publique que privée. Amorcée en 2015, la forte dynamique des transactions immobilières (record historique de près de 870 000 ventes en 2016) et de la collecte des droits de mutation a sans doute participé au desserrement des contraintes financières des communes, contribuant à la sortie de léthargie de la demande des collectivités locales. Bien que le principal obstacle à l’activité des travaux publics soit encore lié à une demande insuffisante, certaines contraintes de main-d’oeuvre commencent déjà à faire leur apparition.