Après un premier semestre difficile, où les soubresauts de l’activité, les grèves et les intempéries avaient gommé les premiers signes de reprise dessinés fin 2015-début 2016, l’activité semble enfin se réveiller. Mais l’inflexion reste timide et l’accélération des volumes se fait encore attendre. Ainsi, dans le segment des granulats, l’année 2016 se solderait par une quasi-stagnation de la production tandis que, dans celui du BPE, les livraisons afficheraient une modeste progression. Toutefois, dans un contexte où la quasi-totalité des indicateurs du marché de la construction reste bien orientée, les perspectives de raffermissement de l’activité des matériaux pour les mois à venir se confirment et l’année 2017 devrait renouer avec une progression un peu plus sensible des volumes.
Décembre termine l’année timidement
Les résultats de l’enquête rapide du mois de décembre traduisent une activité en légère hausse par rapport à novembre mais en repli par rapport à décembre 2015 qui, il est vrai, avait été l’un des meilleurs mois de l’année 2015.
Ainsi, les livraisons de granulats auraient augmenté de +0,5% sur le mois (données cvs-cjo) mais baissé de -1,1% sur un an. Néanmoins, le redressement se confirme avec une remontée des volumes au quatrième trimestre, de +1,8% par rapport au troisième trimestre et de +1,6% au regard de la même période d’il y a un an. De sorte que, sur l’ensemble de l’année 2016, l’activité des granulats se solde par une quasi-stagnation (-0,3% en données cjo et +0,5% en données brutes). Du côté du BPE, la production a également marqué une hausse entre novembre et décembre (+1,1%) mais un très léger repli comparé à décembre 2015 (-0,5%).
L’activité s’est pratiquement stabilisée au quatrième trimestre (+0,2% par rapport au troisième trimestre) tandis qu’elle a gagné un peu plus de +2% par rapport à 2015. Au total, sur l’ensemble de l’année, la production de béton prêt à l’emploi aurait progressé de +1,8% en données cjo (+2,6% en brut). Quant à l’indicateur matériaux, après un plongeon de près de -7% en 2015, il afficherait lui aussi un léger redressement sur l’ensemble de l’année 2016, de l’ordre de +1% (données cjo), grâce à un second semestre beaucoup mieux orienté que le premier.
Le bâtiment… toujours au beau fixe
Selon les dernières enquêtes menées en décembre par l’INSEE ou la Banque de France dans le secteur du bâtiment, le climat conjoncturel continue de s’améliorer. L’activité passée poursuit son redressement, le solde des entreprises déclarant une hausse de l’activité atteignant son plus haut niveau depuis la mi-2011.
Les perspectives des entrepreneurs demeurent également bien orientées, leur opinion ressortant désormais au-dessus de la moyenne de long terme. Il est vrai que les chiffres de la construction confirment cette tendance plus favorable avec, du côté du logement, des mises en chantier en progression annuelle de +10,2% sur les trois derniers mois connus, allant de septembre à novembre. Ainsi, à fin novembre, on totalisait 376 700 logements commencés sur douze mois, soit une progression annuelle de +11%, avec une dynamique un peu plus soutenue dans le segment du collectif (+13%) que dans celui de l’individuel (+7%). Ce mouvement devrait se poursuivre dans les mois à venir s’il l’on en croit la vigueur des demandes de permis qui, sur les trois derniers mois, progressaient encore de +8% par rapport aux trois mois de l’été et de +15,7% par rapport à il y a un an.
Ainsi à fin novembre, on recensait un cumul annuel de 444 100 autorisations, soit une hausse sur un an de +13,8%, le rythme demeurant plus soutenu dans le collectif (+18,5%) que dans l’individuel (+9,5%). Si le segment du résidentiel se porte bien, le secteur du non résidentiel n’est pas en reste avec plus de 37,5 millions de m² de surfaces autorisées en cumul annuel à fin novembre (+5,4%), les commerces et les entrepôts bondissant de plus de 20%. De leur côté, les mises en chantier ont aussi amorcé leur redémarrage avec près de 24 millions de m² commencés sur douze mois (+3%).
Les TP en lent redressement
Après un mois d’octobre plutôt décevant, l’activité des travaux publics a renoué avec une légère progression en novembre, portant la hausse des travaux réalisés à +2,5% sur un an pour les trois derniers mois connus et à +3,6% en cumul depuis janvier, selon la FNTP (données cvs-cjo à prix courants). Si l’inflexion conjoncturelle s’est bien amorcée en 2016, elle manque encore d’ampleur.
Les volumes d’activité demeurent faibles au regard du passé et certains segments de travaux, comme la route (avec un chiffre d’affaires en repli de -0,5% en cumul sur onze mois selon l’USIRF), témoignent d’un redémarrage poussif. Toutefois, au regard du raffermissement des carnets de commandes, ce mouvement devrait s’amplifier en 2017. Les professionnels des TP enregistrent en effet depuis quelques mois un rebond sensible des prises de commandes ressortant à +14,3% en cumul depuis janvier. En partie liées au projet du Grand Paris, le niveau de ces marchés conclus n’en demeure pas moins faible, comparé au passé, et surtout il traduit encore un manque de vigueur de la commande publique et une forte hétérogénéité territoriale.